5 questions à Peter Gorgels du Rijksmuseum

Parallèlement à la parution du dernier article sur le Rijksstudio, j’étais en relation avec Peter Gorgels, Internet Manager and Editor au Rijksmuseum. C’est Peter qui a géré le développement et le lancement du dernier site web du musée (en attendant sa réouverture) et la création du projet Rijksstudio.

Peter Gorgels © DR

Peter Gorgels © DR

Quel a été le coût de Rijkstudio développement (y compris la numérisation des oeuvres)?
Le développement du site ainsi que les campagnes de communication ont coûté près d’un million d’euros. Quant au coût des travaux de numérisation des oeuvres (125 000 tout de même), de leur enregistrement, de leur indexation et de gestion des bases de données, il est difficile de l’estimer car tout a été réalisé en interne.

Pensez-vous que les prix des tirages que vous offrez est peut-être trop coûteux et donc entraîner une réduction des commandes contrairement à ce qui était prévu ?
Je pense que la raison est double. D’une part, les personnes ont peur ou n’hésitent pas choisir leurs propres détails (tout le monde n’est pas créatif) et d’autre part, puisque réaliser son produit demande une certaine somme d’argent, ils ne sont pas forcément prêts à acheter.

Est-ce un parti pris politique que d’offrir des images accessibles en haute résolution pour le grand public ? Pensez-vous que le Web devrait être ouvert (en tout cas pour des porjets personnels) ?
Oui, nous pensons que la collection du Rijksmuseum (d’œuvres libres de droit d’auteur) appartient à tout le monde. Je suis en faveur de l’Open Web, mais il ne sera pas dit que vous ne pouvez pas gagner de l’argent avec Internet. Nous avons néanmoins mis certaiens demandes de renseignements complémentaires pour les projets professionnels à des fins commerciales.

Vous avez cité également deux autres projets, américains ceux-là : celui du Metropolitan Museum of Art à New York et la National Gallery of Art et la Bibliothèque du Congrès à Washington ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ils ont tous deux mis à disposition du public des images de leurs collections en haute résolution. La différence toutefois avec le Rijksstudio est que ce dernier demande explicitement à son public de s’approprier les oeuvreset de créer quelque chose avec. Bref, d’emporteru n peu du Rijksmuseum avec eux. C’est cette dimension, chez nous, qui est au coeur du concept du Rijksstudio.

Avez-vous entendu parler du Centre Pompidou Virtuel ? Il est principalement axé sur le contenu et sur la recherche sémantique. Qu’en pensez-vous ? Pensez-vous qu’il peut contribuer à attirer un nouveau public ?
Nous pensons que la valeur ajoutée du web sémantique est encore très faible. Nous prendrons le train en route si jamais cette conception devenait un succès. Google Art Project et Pinterest sont pour nous de bons exemples de sites à forte valeur ajoutée en nous avons souhaité nous développer dans cette voie, capitaliser sur l’image et l’appropriation des collections du musée. Notre problématique quant aux droits d’auteur est différente aussi du Centre Pompidou. C’est peut-être pourquoi aussi ils ont souhaité partir sur du sémantique.

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