Artilinki : l’art a son réseau social


Michael Fleury

Artilinki, réseau social dédié au monde de l’art, est un projet fou lancé en juin 2010 à l’occasion de l’exposition universelle de Shanghaï. Fou parce qu’il vise à rassembler en un seul lieu tous les domaines de l’art pouvant être référencés (arts plastiques, numériques, danse, chant, musique, design, webdesign, mode, art culinaire…) et ce, partout dans le monde. Pour en savoir plus, rencontre mercredi dernier avec son fondateur et président, Michaël Fleury, pas si fou que ça mais sacrément enthousiaste.

Artilinki, qu’est-ce que c’est ?

C’est  la première communauté  internationale ouverte à tous les arts. Sa mission principale est de mettre en relation les artistes avec leurs fans / collectionneurs ainsi que les structures qui les accueillent (galeries, festivals, musées, collectivités territoriales…). Cette communauté a vocation à créer du lien, un réseau communautaire et collaboratif dans lequel on fournit des outils et un cadre pour développer son propre réseau.

Artilinki

Comment ça marche ?

C’est assez simple. Il suffit de créer un profil (gratuit, comme dans tous les réseaux sociaux) en déterminant sa catégorie :

Il faut ensuite personnaliser son profil et rechercher des structures sur le site afin de composer notre réseau. Des contacts nous ont d’ailleurs suggérés, selon les catégories choisies dans la construction du profil.

Début de la construction du profil de C&C

L’interface est plaisante, simple d’utilisation et ergonomique. Elle reste en version Bêta encore quelques jours. Il est donc temps de faire remonter vos remarques. Le site est également en huit langues et compte 2 400 membres provenant de 150 pays. 19% des membres sont des francophones.

Comment est né Artilinki ?

Après une première expérience en tant que chef de projet dans un bureau d’études mécaniques, Michaël Fleury crée une association pour son groupe de hip-hop : Résocréa. E n 2005, cette association devient un laboratoire de recherche sur la transversalité des arts et la mise en réseau des acteurs culturels. Résocréa s’est rapidement mise à compter sur 33 bénévoles issus de 23 pays. Ces derniers avaient pour principales missions de sonder le milieu artistique, constituer un réseau et identifier le marché et ses besoins. Ils en ont rapidement identifié trois :

  • un manque de visibilité des arts et notamment en ligne : les outils sur le web avaient en effet peu évolués pour les artistes ;
  • un souci de décloisonner les disciplines : ce problème est typiquement français, et  a conduit selon Michaël Fleur y à un appauvrissement des filières culturelles en France. Les artistes ont un réel besoin d’échanger et de travailler avec leurs congénères et ce dans un secteur différent ;
  • trouver une relation avec son public : les plateformes actuelles telles Flickr ou MySpace assurent la visibilité des artistes sur la toile mais sont très segmentées et ne construisent pas de réels liens avec leur public.

Artilinki a donc la difficile mission de s’atteler à ces trois problèmes de taille. Il ne propose pas une définition de l’Art et s’ouvre aussi bien aux artistes, qu’aux techniciens ou aux métiers d’art. Mis à part les artistes, les structures / organisations peuvent elles aussi créer leur propre réseau et initier une véritable synergie autour de leur territoire, des artistes qu’elles soutiennent et de leurs fans.

Artilinki, un projet communautaire

En effet, il permet aux communautés de créer leur propre réseau, d’effectuer des suggestions en ligne et surtout de le rejoindre via les autres réseaux sociaux. Artilinki est en effet présent sur les quinze réseaux sociaux les plus importants dans le monde (notamment certains que nous ne connaissons pas car présents uniquement en Russie ou Chine par exemple).

Le réseau virtuel a également son pendant virtuel les meet-up Artilinki. Ces événements rassemblent la communauté un peu partout dans le monde. Les membres choisissent un lieu présent sur le réseau afin d’échanger physiquement, de se rencontrer et de développer des projets communs (lancement de nouvelles commandes ou projets en collaboration).

Artilinki a aussi développé, un peu à la façon OnlyLyon, un réseau d’ambassadeurs dans 23 pays. Ces derniers aident à développer les projets, traduire le site web (c’est pourquoi, celui-ci est passé de deux à huit langues en moins d’un an). Cette communauté, en plus de l’équipe de 5 personnes d’Artilinki, fonctionne donc un peu comme un wiki, même si l’association de 2005 est aujourd’hui devenue une société par actions simplifiée.

Des projets au-delà du web

Artilinki c’est aussi (bientôt) une application mobile (sur iOS et Androïd), qui a notamment remporté l’appel à projet Proxima Mobile de part le côté innovant de l’application (mais Michaël Fleury ne souhaite pas nous en dire plus… rendez-vous donc à la fin de l’année), et également une société qui s’implique dans le développement de la Culture sur le continent africain.

En effet, la société participe au Congrès panafricain de la culture et de l’Histoire, en partenariat avec l’Unesco, l’Eurapec et Canal + Horizons. Artilinki sponsorise à la fois cet événement, organise des ateliers et des conférences et relaie le Congrès sur le web. Sa commuanuté provenant à 80% des pays du Nord, l’Afrique constitue en effet un public à conquérir, d’autant plus facile, qu’il semblerait que ce soit l’Eurapec qui soit venue chercher le réseau.

Quel modèle économique pour demain ?

Au-delà de l’ambition affichée de rassembler les artistes du monde entier autour de leurs fans, et des structures les accueillant, encore faut-il pouvoir tenir dans la durée.

La visite du réseau est libre et l’inscription gratuite. L’utilisateur bénéficie d’un espace de communication et d’un portfolio innovant (et breveté) pour présenter tout type de média via un seul et même outil (images, vidéos, documents pdf, tableurs…). Des outils complémentaires sont disponibles (statistiques avancées, url personnalisées…) à hauteur de 4,40 € par mois pour les talents et 13,60 € pour une structure.

Des espaces publicitaires ciblés sont également proposés à la vente et enfin, bientôt, il sera possible de vendre par correspondance ou télécharger des oeuvres. Les artistes (et les galeries, aussi par exemple) pourront ainsi bénéficier d’une vitrine et d’une espace marchand supplémentaire auprès d’un public cible clairement identifié.

Enfin, Artilinki regroupant différents talents notamment dans le multimédia et les réseaux sociaux, l’idée est naturellement venue de proposer des services adaptés aux entreprises. Artilinki propose donc également ses services en consulting auprès de structures comme Sud Architectes, la Biennale de Lyon ou encore le Grand Lyon. La société anime également des conférences et des interventions en école.

♥ Elle cible un chiffre d’affaires de 500 000 € en 2012. Société de l’économie sociale et solidaire, ses tarifs sont indexés sur l’IDH (indice de développement humain), elle affecte une partie de ses actions au cofinancement d’un projet solidaire “Communiquer par l’action”.

 

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Artilinki recherche en permanence  des commerciaux, des développeurs web et chargés de communication. Ce sont des postes basés à Lyon et demandant beaucoup de mobilité.

 

 

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