Avec la publication prochaine d’un ouvrage sur les sites web de musées aux éditions Le Manuscrit et la multiplication de conférences sur les musées et les livres numériques, la question de la communication Internet et de l’accessibilité aux collections se fait de plus en plus présente. Au moment où l’Internet grand public se développait au milieu des années 90, les responsables, principalement pour des questions de moyens et de contenus, de musées et de fonds documentaires se sont interrogés sur la meilleure utilisation possible de ce nouveau media. Au-delà d’une volonté orginale de diffusion des collections et des fonds inaccessibles jusqu’alors au grand public, comme les bases Joconde ou Gallica, ces mêmes responsables ont réalisé que l’Internet pouvait contribuer, à moindre frais, à une communication d’autant plus élargie que le public avait accès plus facilement à la micro-informatique et au web.Ce media devint même accessible à de plus petites structures qui, pour des économies d’échelles, se sont constituées en réseau (comme Musenor) et connaissent actuellement un vif succès.Bien que cela fasse près de dix ans que les structures culturelles aient développé ce type d’outils, l’engouement n’intervient que maintenant.Peu importe en fait que le grand public puisse commencer à avoir accès plus facilement aux collections.
Cet enthousiasme est conséquence de l’actualité assez riche en 2005 puis de 2006 autour de la numérisation d’ouvrages anciens proposée par Google. Face à l’incertitude laissée par le géant américain sur la gestion du fonds documentaire, les intellectuels et acteurs culturels européens se sont emparés de la question et proposé un projet de bibliothèque européenne. Puis les faits se sont tassés, remplacés bientôt par le lancement du nouveau site du musée du Louvre (8 millions de visiteurs fin 2006) et celui (spectaculaire) du musée du Quai Branly. On peut ainsi se demander si ces événements forts quoique ponctuels aient réellement suscité un engouement pour l’accès du grand public aux collections ou s’ils sont simplement victimes de leur nouveauté. Ainsi va l’actualité…
Aude Mathey