Un site Internet, pour quoi faire ?

Au-delà des coûts inhérents à la création d’un site, la structure qui cherche à communiquer sur la toile doit bien entendu prendre en compte les coûts permanents de développement, de formation d’un agent ou salarié au logiciel de backoffice, les coûts de référencement… Par conséquent, il arrive que certaines structures n’aient aucune présence sur la toile, pas même une page !
D’aucunes, il est vrai, tendent à se reposer, sur de nombreux annuaires, dont le très bon Evene.fr. D’autres, pour des questions politiques, et notamment de régie financière, ne présentent qu’une fiche sur le site de l’institution dont elles dépendent. Quel dommage quand cela concerne une structure extrêmement active qui mériterait d’avoir un espace d’expression pour elle seule ! Dès lors, est-on en droit de se demander si l’Internet grand public n’est pas devenu plus accessible depuis une dizaine d’années ? Développer un site avec peu de moyens est-ce possible ? Et puis à quoi cela sert-il ? Peut-on espérer un retour sur investissement ?

Le double usage d’un site internet

Une présence, à jour, sur Internet est partie prenante de la communication externe de toute structure aujourd’hui. Un site Internet en simplifie d’autant la visibilité grâce notamment à quatre missions principales :

  • assurer la notoriété de la structure (musée, théâtre, compagnie, artiste… vous ” existez “) ;
  • donner des informations pratiques (horaires, plans d’accès, contacts) ;
  • afficher les actualités (programmations, conférences…) ;
  • proposer des contenus pour des publics spécifiques.

Un site a par conséquent deux fonctions principales : c’est tout d’abord un outil de communication, utile pour développer la notoriété d’un musée, d’un théâtre mais également pour diffuser de l’information à d’éventuels contacts presse. Enfin, c’est un outil indispensable dans la relation avec les publics voire de médiation.
Il devient possible de créer des visites virtuelles des expositions, des salles de théâtre, de cinéma, de mettre des bandes annonces en ligne, des textes explicatifs sur l’histoire de l’art, le texte de la pièce qui se joue actuellement. Ces deux fonctions permettent de fidéliser (en partie) un public toujours plus diversifié, notamment par son inscription à des lettres d’informations ou son inscription en ligne à des conférences. Certains sites d’ailleurs proposent à leurs inscrits de leur envoyer des informations voire même des invitations à des conférences ou un vernissage.


Des techniques de plus en plus accessibles

Il est également possible aujourd’hui de créer son site avec peu ou prou de connaissances informatiques. En effet, certains hébergeurs proposent pour un abonnement assez modique un éditeur html (logiciel de création de pages web simples et statiques), assez simple à s’approprier.
Le format blog peut également présenter un grand intérêt si la structure concernée souhaite publier une quantité importante de contenu, sous format d’articles de presse, de notices descriptives. Pour les techniques de médiation plus interactives telles les visites virtuelles, ce format se prête peu au discours habituel. Il faut que la structure puisse s’adapter au mode de pensée et de fonctionnement du blog et ait une vision précise de ce qu’il souhaite réaliser sur la toile afin que les visiteurs ne se perdent pas au milieu de la profusion d’articles insérés au fur et à mesure sans aucune technique ni classification.
Enfin, pour les amoureux de la technique et des codes, il existe également des éditeurs html, comme Dreamweaver ou Microsoft FrontPage, peut-être un peu complexes au premier abord, notamment pour Dreamweaver, mais rapidement intéressants dès lors que la personne en charge du site possède quelques notions de code.
Bien entendu, d’autres méthodes, d’autres langages existent mais leur développement, dans le cas du langage Flash ou encore de la création d’un backoffice Spip, requièrent des compétences approfondies. Dans ce cas, la structure peut soit créer un poste de webmestre, soit faire appel à un prestataire.


Mutualiser moyens et contenus

La plateforme Artishoc en est un excellent exemple. Hébergée dans les locaux de la revue Mouvement, cette jeune société développe des sites particulièrement créatifs pour des structures culturelles. Ces dernières, pour un coût relativement modique en comparaison d’un autre prestataire, peuvent bénéficier d’une interface (backoffice) dédiée, du choix et de la décision du squelette de leur site ainsi que de son graphisme ainsi que de la technique flash, particulièrement prisée dans le milieu culturel. La condition sine qua non qu’ont à remplir ces structures, outre le fait de régler le bon de commande, est de mutualiser leurs ressources, soit leur base de données. Ainsi chaque site, en plus d’un moteur de recherche consacré à son propre fonds documentaire, possède un deuxième outil de recherche permettant au visiteur d’avoir accès à toutes (ou presque) les ressources des syndiqués.

Artishoc

Presque ? En effet. Une partie des membres du réseau sont des magazines ou des revues, comme Mouvement ou Culture Europe International, et souhaitent pouvoir mettre une partie de leurs articles en accès payant de façon, notamment, à ne pas défavoriser leurs abonnés.

Etre membre d’un tel réseau a, c’est certain, plusieurs avantages : il permet tout d’abord pour une structure avec un budget limité de mutualiser ses ressources, mais il agit de façon quasi exponentielle sur la communication de ces mêmes structures puisque chacune d’entre elles possède une vitrine sur le site de chaque syndiqué via la rubrique “ressources”. Enfin, le prestataire connaît parfaitement le secteur culturel, ses besoins, ses publics, son budget. Il faut souligner cependant qu’Artishoc a été, dans un premier temps, victime de son succès. Les syndiqués affluant, la société de développement arrivait difficilement à boucler à temps les projets en cours. Néanmoins, tisser un réseau pour l’usage des NTIC dans le secteur culturel est un excellent moyen de parvenir à ses fins à moindre frais.

Aude Mathey

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Un commentaire

  1. Musées – leurs sites web au cœur de la médiation culturelle | Culture et Communication
    22 août 2014 at 08:28 Répondre

    […] musée a pris un réel tournant digital. S’il subsistait pour le secteur culturel des doutes sur la nécessité de créer un site web, il est aujourd’hui impensable de ne plus apparaître sur la toile. Sites Internet et Web 2.0 […]

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