Jeudi dernier, le musée Maillol via TheBlogTv France m’a invitée à une soirée bloggeurs (ou plutôt bloggeuses, car seuls trois personnages éminents représentaient la gente masculine United States of Paris et Luxsure). Parmi les présentes, nous comptions donc (navrée, si j’en oublie) Upculture, Bulles de Flo, la Veilleuse graphique, Paris Pêle-Mêle, Papotages de Nana , United States of Flo et The parisienne.
L’exposition, à la scénographie toujours aussi léchée, est surprenante. Non pas dans le parti pris chronologique de présenter les oeuvres mais justement dans ces dernières, exceptionnelles. Le visiteur passe tranquillement du verre de Murano travaillé par des artisans (qui n’étaient pas reconnus à l’époque comme des artistes, alors que le travail est époustouflant d’inventivité) à une période plus contemporaine où, justement, ce sont les artistes (très créatifs, mais qui n’inventent à proprement à parler aucune technique nouvelle pour le verre de Murano) qui font travailler les artisans…
Murano, qu’est-ce c’est ?
Toujours dans la lignée des grandes expositions sur l’Italie (la dernière en date étant Canaletto à Venise), le musée Maillol poursuit avec la cité des Dogesdu 27 mars au 28 juillet sur une magnifique exposition sur le verre de Murano, une des petites îles appartenant à Venise…
Murano : si le nom de cette charmante île vénitienne renvoie immédiatement à l’art du verre, les créations purement touristiques qui aujourd’hui envahissent les magasins de souvenirs font parfois oublier le savoir-faire précieux, la qualité unique et la splendeur des objets en verre produits depuis des siècles dans ses ateliers.
Pour la première fois en France, une exposition retrace l’extraordinaire aventure du verre de Murano en parcourant sept siècles de création intense, du milieu du xve siècle à nos jours. Ainsi, plus de deux cents pièces, nombreuses inédites ou exceptionnellement exposées, issues de collections publiques ou jalousement conservées dans des collections privées, seront réunies.
L’exposition retrace le parcours historique de la production des grandes verreries : une sélection parmi les plus beaux objets réalisés pour les grandes familles et les cours européennes de la Renaissance – les familles Este, Gonzague, Médicis – , les fantaisies baroques et les créations du XVIIIe siècle, les pièces Art déco des années 1920 et du modernisme des années 1950, jusqu’aux oeuvres contemporaines de « Studio Glass », mouvement d’artistes qui ont choisi d’utiliser le verre comme unique moyen d’expression.
Une tradition de plusieurs siècles
La verrerie vénitienne, qui découle de la verrerie romaine, apparaît vers le xe siècle et se développe réellement dès le XIIe siècle. Elle devient l’industrie la plus importante de la Sérénissime juste derrière les chantiers navals de l’Arsenal. Elle est alors transférée à Murano, probablement à cause des risques d’incendies et aussi pour pouvoir mieux contrôler les maîtres verriers soumis à des règles draconiennes. Ils ne pouvaient quitter Venise ni exporter leur savoir-faire sans être passibles de la peine de mort. La verrerie islamique règnera encore en maître sur l’Europe jusqu’au milieu du XVe siècle, jusqu’à ce que la prise de Constantinople par les Ottomans, en 1453, mette en fuite de nombreux artisans verriers du monde musulman qui viennent se réfugier à Venise. Murano oriente alors sa production vers le luxe pour satisfaire à son tour l’aristocratie européenne.
La Renaissance est l’une des périodes les plus fastueuses de l’histoire du verre à Venise. Murano domine la création verrière jusqu’à la fin du XVIIe siècle, qui marque un relatif déclin.
Mais les ateliers ont connu par la suite d’autres âges d’or, au milieu du xixe siècle, dans les années 1920 puis à l’aube des années 1950. Aujourd’hui des plasticiens du monde entier viennent travailler avec les maîtres verriers pour produire des oeuvres qui témoignent de l’excellence d’un savoir-faire séculaire.
Mais peut-être que le meilleur moyen de s’en faire une idée est d’en avoir un aperçu ?
- Crâne, Erik Dietman, Paris, Courtesy Galerie Claudine Papillon © Culture et Communication
- Lustre Rezzonico, Manufacture Rioda, Début XXe siècle, H 280 ; L 180 cm, Paris, Courtesy Antiquités Philippe Lachaux © Culture et Communication
- Coupe de mariage en « lattimo » avec une figure féminine et un joueur de luth, XVe siècle, Prague, Nationalmuseum © Culture et Communication
- Coupe turquoise à pied, 1475 – 1500, Londres, Victoria and Albert Museum © Culture et Communication
- Coupe en «filigrane», XVIe siècle, Coburg, Kunstsammlungen der Veste Coburg © Culture et Communication
- Salière, XVIe siècle, Saussey, Manoir de Saussey © Culture et Communication
- Bouteille en « filigrane » à col retourné, XVIe siècle, Coburg, Kunstsammlungen der Veste Coburg © Culture et Communication
- Plan de table en mosaïque de verre, F.lli Giobbe per Salviati & C., 1865, Milan, Castello Sforzesco / Civiche raccolte di Arte Applicata © Culture et Communication
- Dessin préparatoire aquarellé pour le plan d’une table réalisé pour l’empereur Napoléon 1er, 1811, Venise, Museo del Vetro © Culture et Communication
- Calice à pied avec décoration florale (en reticello), XVIIIe siècle, Rome, Galleria Nazionale d’Arte Antica Palazzo Barberini © Culture et Communication
- Carafe au dragon, Giulio Salviati, XIXe siècle, Venise, Collection de Boos-Smith © Culture et Communication
- Figure, Jean Arp, 1964, Collection Taevernier, Courtesy de la galerie le Minotaure © Culture et Communication
- Vases, section 1950 à 2000 © Culture et Communication
- Lustre / chandelier Jets d’eau, André Arbus, 1949, Paris, Courtesy Galerie Yves Gastou © Culture et Communication
- « Iago’s Mirror », Fred Wilson, 2009, Venise, Courtesy Berengo Studio 1989 © Culture et Communication
- « Miroirs Portrait-Stress of Our Society » (Détail), Orlan, 2009, Venise, Courtesy Berengo Studio 1989 © Culture et Communication
- « Polikilotherme », Shen Yuan, Shen Yuan, Milan, Fondazione Orsi © Culture et Communication
- « Géométrie amoureuse alessandrita », Jean-Michel Othoniel, 2004, Paris, Courtesy Galerie Perrotin © Culture et Communication
- « Oxygène, Graines de vie », Marie-Laure Viébel, 2012, Collection de l’artiste © Culture et Communication
Infos pratiques :
Musée Maillol
59/61 rue de Grenelle
75007 PARIS
Tél. : 01.42.22.59.58
Pour acheter vos billets en ligne.
Ouverture de 10h30 à 19h00.
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h30.
Entrée : 11 €
L’appli iPhone (pas Androïd, ni HTML5 pour cause de public et de coût selon le musée).
Les coulisses de l’expo.
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United States of Paris
L’équipe n’en fini pas de rêver devant l’oeuvre de Marie-Laure Viébel : Oxygène, Graines de vie d’une transparente troublante. Une des pièces contemporaines exposées les plus énigmatiques aussi.
Une exposition intense en sensations.
Aude MATHEY
mmmh, tu deviens très poétique quand tu parles d’art Emmanuel… 🙂