Le 7 novembre, My Major Company (MMC) et le Centre des monuments nationaux (CMN) annonceront à l’hôtel de Sully, à Paris, la naissance de leur partenariat en recherche de fonds, et ici plus particulièrement en financement participatif. Victor Lugger , directeur général de My Major Company, a accepté de me recevoir afin que j’en apprenne un peu plus sur ce site qui, au départ, avait pour baseline “Music is Your Business”.
Qu’est-ce que My Major Company ?
MMC a été créé en 2007 par trois directeurs artistiques et un éditeur, en pleine crise du disque et à l’époque où les majors investissaient de moins en moins dans les nouveaux talents. Au départ, donc, My Major Company a été pensé comme un label auquel s’ajoutait une plateforme de recherche de fonds faisant appel au grand public.
C’est justement cet outil de financement en ligne et par projet qui a été un véritable levier pour l’entreprise. En 4 ans, l’entreprise a ainsi réussi à lever 12 millions d’euros de financements.
En 2009, My Major Company devient par conséquent un gros label indépendant. Il commence par conséquent à s’intéresser à d’autres secteurs culturels en pleine restructuration. Ce sera le Livre avec un premier partenariat avec Bernard Fixot puis les maisons Dargaud, Dupuis et Le Lombard. Les projets soutenus rencontrent eux aussi un franc succès, certes pas à la hauteur des projets Grégoire ou Irma, mais My Major Company se rend compte que les internautes adorent participer. Ils participent tout simplement parce que MMC leur raconte une histoire et joue sur le thème de l’intime et de l’émotion. L’internaute en vient donc à soutenir un projet qui lui plait. My Major Company, comme aide à le décrire Victor Lugger, est par conséquent un label participatif. Ce sont les internautes qui valideront en quelque sorte, par leurs soutiens, le choix éditorial et l’investissement du label en faveur d’un artiste ou d’un autre.
En 2011, MMC continue sur sa lancée et réussit à lever 1 million d’euros pour une production cinématographique en Allemagne. Ce projet-ci fait donc émerger une réflexion sur des secteurs prioritaires à développer et qui auraient besoin du financement participatif.
Aujourd’hui, My Major Company intervient dans tous les secteurs, et pas seulement culturels. Il est en effet aujourd’hui possible de participer au lancement d’entreprises comme par exemple le projet “Yump Académie” ou encore d’apporter son soutien au financement du Racing Club de Lens.
C’est dans ce cadre-là que MMC a contacté le Centre des monuments nationaux.
“Evangéliser le grand public”
Pour Victor Lugger, le chemin vers le patrimoine a été, somme toute, relativement simple. Organiser des projets en financement participatif autour du patrimoine permet à MMC de continuer à pouvoir jouer sur l’affect et raconter une histoire au grand public afin de les sensibiliser à de tels projets. Cet axe de développement intervient également en période de crise, et non plus uniquement du disque ou du livre, où les financements culturels se font de plus en plus tendus dans un pays qui a peu l’habitude du don populaire (sauf pour les exemples du musée du Louvre).

Exemple de page pour le financement participatif de Dame Carcas de la Cité de Carcassonne © My Major Company
Le projet dévoilé le 7 novembre participera donc d’une volonté d’ “évangéliser le grand public” à l’importance de son patrimoine, selon les mots de Victor Lugger. Bref, tout simplement lui permettre de s’y intéresser, de participer à sa rénovation, à son entretien et de nouer une relation privilégiée avec un lieu devant lequel le quidam passe régulièrement sans le voir.
Le partenariat noué avec le CMN n’a pas vocation à s’adresser uniquement aux grands lieux patrimoniaux, mais également à des bâtiments, des musées plus modestes, plus dispersés, comme par exemple l’église de quartier ou de village ayant besoin d’un rénovation de toiture ou de son retable. Ce partenariat permet surtout de lancer l’activité de MMC dans ce secteur bien précis et d’amorcer une communication B2B, c’est-à-dire en direction des porteurs de projet.
Le positionnement de My Major Company serait donc dans ce cadre-là démocratique et républicain, ajoute Victor Lugger. La société tirera un pourcentage (10%) des montants levés pour les projets financés.
Le patrimoine, une autre relation que la musique
Autant la musique représente le divertissement, autant le patrimoine se rapproche de l’intime et de l’attachement des habitants à un quartier, un lieu, une histoire.
C’est ainsi que les contreparties, contrairement à la musique, seront extra-financières. Elles pourront être de plusieurs ordres : la découverte du lieu, lors de l’inauguration ou par exemple dans le cadre d’une visite guidée en avant-première avec le directeur ou un conservateur de l’établissement, le donateur (au-delà de 30€, soit 10€ après déduction fiscale) pourra être remercié sur la page Facebook du projet et également voir son nom cité sur une bâche pendant les travaux (en lieu et place des habituels logos et publicités).
Si l’entité porteuse du projet, comme le CMN par exemple, est en mesure d’émettre des reçus fiscaux pour les donations, les donateurs pourront déduire, selon la loi mécénat de 2003, 66% du montant de leur don.
Dans le cadre de l’opération menée avec le Centre des monuments nationaux, ce sont le Panthéon, la Dame Carcas de Carcassonne, les statues d’Hippomène et d’Atalante du parc de Saint-Cloud et le Mont-Saint-Michel qui seront ciblés.
Enfin, souligne Victor Lugger, My Major Company se différencie des sites Kiss Kiss Bank Bank ou Kickstarter (aux Etats-Unis), tout simplement parce que MMC est venue au financement participatif par la musique. C’est cet outil de financement qui a tracté et permis de développer de le reste de l’activité. Quant au fait que le public de Kiss Kiss Bank Bank puisse être lui aussi très attiré par la culture et le patrimoine, My Major Company met en avant le fait qu’ils sont aujourd’hui la première plateforme de ce type en France et en Europe (en prenant en compte les montants levés) et que le marché n’étant pas mâture, le public à conquérir est encore vaste.
De nouveaux projets à venir
My Major Company, de part le montant de fonds levés, est le premier acteur en financement participatif en Europe. Des projets ont été menés en Grand Bretagne et en Allemagne, et une plateforme va voir le jour en Espagne (malgré la crise qui frappe le pays, il semblerait que la population soit prête à participer à des projets porteurs de sens).
Aujourd’hui forte de ses 100 000 donateurs, la plateforme en vise 2 millions d’ici 3-4 ans. Le budget moyen dépensé par internaute est inférieur à 100 €.
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